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Reve Et Songe
Etre l'être
J'aurais voulu être J'aurais voulu naître, le verbe être Je
voudrais être un astre Connaître toute tes frasques Je voudrais être le
soleil J'aimerais être le seul être Qui réchauffe ton ciel Celui qui te
rend, chaque jours plus belle Celui avec qui, tu voudrais refaire la
vie
Je voudrais être le feu Pour te réchauffer un peut M'immiscer
au centre de ton bonheur Devenir le milieux de tes milles feu Etre les
battements de ton coeur Etre la racine, être l'origine De la couleur de
tes cheveux
Etre un morceaux de toi Être le seul être, qui te fait
voler en éclats J'aurais aimé te connaître avant tout ça Etre le premier
aurais été pour moi La plus grande des joies Etre celui qui ta
cueillie Etre le premier qui t'a conquis
Être l'être qui te
côtoie Etre celui que tu cajoleras Etre celui qui vivras avec toi Etre
l'être qui revivra en toi Etre ce petit être, qui naîtras Ce petit être,
qui seras de toi et moi Un morceau de notre éclat
Nathalie
Dion Rêve et Songe© mardi, 9 septembre, 2003 14
Reve Et Songe
Pascal DUFRENOY
A S.. LA NOTE BLEUE.
C'était l'instant magique et
infiniment fragile où la ville retrouvait son souffle après les battements
compulsifs du jour. Les rues prenaient la teinte étrange des fards multicolores
dont se parent les clowns.
Dans le ciel de janvier, par-dessus les
monuments, se dessinaient les volutes tourmentées des nuages de la nuit, prélude
à l'apaisement des foules, les artères deviendraient bientôt le royaume des
chats, des ivrognes, et des voleurs de bonheur.
Il se sentait bien dans
cet univers décalé. La ville, enfin, lui appartenait en propre. Les néons
blafards l'invitaient sans vergogne à partager l'antre chaud et fumant des bars
de toutes nationalités, troquets d'habitués, sombres cafés d'Algérie sentant la
cannelle, l'épice et la sueur, comptoirs américains où se cramponnaient de
délicieux fantômes, des fées désenchantées et de jeunes étudiants. La ville
était sa maison, son logis tentaculaire, son horizon familier.
Des
picotements sensuels parcouraient sa peau, vieilles sensations oubliées et
pourtant si proches. Il redécouvrait après tant d'années les visages, les
mouvements, les couleurs et les odeurs. Petit à petit, il redevenait ce qu'il
avait toujours été, finalement : un raconteur d'histoires, un pêcheur de
destins, un témoin d'émotions à faire partager. L'immense nuit qui avait duré
dix ans se terminait enfin, à l'heure étrange où le soir des hommes tombait
délicatement sur les têtes soucieuses ou hilares, le catalogue immense et
merveilleux de l'existence. Il ne savait s'il devait pleurer ou rire. Nous ne
nous souvenons plus du choc de notre naissance, traumatisme de l'arrachement
d'un monde douillet. Nous sommes tous des voyageurs égarés à la recherche du
paradis perdu : le ventre des femmes, chaud, souple et accueillant, une promesse
de repos et un havre de paix. C'est le sentiment de cette perte qui rend les
hommes enragés et la guerre pour eux devient une seconde nature.
Ses pas
résonnaient maintenant dans le calme du boulevard. A ses pieds détala un chat de
gouttière efflanqué et farouche.
- Salut à toi, vieux
frère.
Depuis combien de temps n'avait-il pas été ainsi, en paix avec
lui-même ? Il aimait se rappeler en chemin les détails singuliers de cette
rencontre inestimable. Il connaissait par cour ce regard si perçant qui allait
au-delà des apparences. Les yeux sombres perpétuellement à la recherche des
brumes et des ombres de son âme. Cette femme si douce qui, à force de patience,
l'avait ramené à la vie, lui avait rendu, à force de caresses, le courage
d'écrire de nouveau, de redevenir humain. D'ouvrir enfin son âme torturée à la
délicatesse des sentiments. Au velours de ses lèvres, il avait redécouvert la
passion, la chaleur et l'attention.
Nichée dans une impasse, la maison
était déjà une promesse de paix, elle était à l'image de son amie, féminine et
sensuelle, les nuées s'écartaient par-dessus le toit. La lune, ce phare des
poètes et des fous, semblait lui montrer le chemin.
Elle était campée
dans le salon. Dans l'atmosphère s'exhalaient des senteurs d'ambre et de
coriandre, les encens magiques semblaient s'être concertés dans la pénombre pour
un rendez-vous barbare.
Lorsqu'elle entrouvrit les lèvres, doucement,
sans heurts, comme l'on chante, le matin, au réveil, il sut tout ce qu'il lui
devait.
Malgré l'hiver, malgré janvier, dans le jardin, un papillon
diapré d'or et velouté de carmin prit son envol. Dans le silence de la nuit, un
doux murmure s'éleva. Il comprit alors ce que voulaient dire les vieux musiciens
de jazz. Tous deux enlacés, écoutaient se moduler LA NOTE BLEUE.
Pascal DUFRENOY
Regrets Lunessences
A l’aube de notre mort, tu es ma renaissance, toi l’homme, celui dont j’ai crié le nom la nuit, Toi l’homme, ombre de mes pas jadis, tu me révèles à moi-même dans le silence de cette douleur qui assaille mon cœur ; Oui je t’aime, mais mon âme est bleue des maux du passé, souffrances évanescentes pourtant quotidiennes. Aveugle
et sourde au mal être qui te rongeait, j’ai erré dans notre vie à en
perdre la mienne, et l’hiver a élu domicile dans mon cœur. Il a
chassé jusqu’au plus petit sentiment, dans les moindres replis s’est
introduit pour faire place au vide et à l’indifférence. Tel une hydre, sans relâche, dans mes veines il a ondulé aspirant pour mieux survivre le liquide chaud de la vie.
Plus de douleur, plus de peur… Le
temps des aigreurs est là… Aujourd’hui le regard du miroir me renvoie
ton absence pour que mes yeux te voient enfin, trésor de patience de
force et d’amour pour moi… Hélas, tu n’es plus là…
Lunessences 15/01/2005
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