Temps Perdu

      Un orgue se trimbale
      Dans ta tête.
      Il passe du grenier
      Au rez-de-chaussée
      A une vitesse dingue.
      Il saute les marches.
      Il plane
      Ne se sert pas de la rampe
      Et répète inlassablement les mêmes basses monotones:

      Elle ne reviendra pas.
      Elle n'a jamais existé.
      Et tu sais qu'elle est morte
      Avant que tu aies pu l'aimer.
      Et pourtant ton corps s'est mêlé au sien.
      Frissons de savoir qu'un jour
      L'été reviendra.

      L' orgue change de registre
      Et tes années sont mortes
      Givrées de tant de temps perdu.

       

          

 textes de Bruno Bernier