Amusant le quartier, la putain Marche sans que personne Ne lui parle, ne l'aborde, tel un pirate Et des jours passent sur son banc Sa borne, la femme attend Et des années durant, elle attendra Des oiseaux, des chats, des chiens l'évitent. L'odeur de l'amour vite fait A des scandales animaux Et une chambre à l'air saturé Vicié de trente ans de sueur sperme Et désirs inavoués, inassouvis Sur son banc place des désirs La vieille putain attend. A peine peut-elle marcher A pas horriblement lents Que fait-elle dans une chambre couchée éventrée Et laide Sans un sourire Sans une nuit de fraîcheur Calme et gaie Avec ce zeste d'indignité!
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textes de Bruno Bernier |
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